La fin de la fin des TRV

Pascal HAMAMDJIAN

Président

ELENEO

 

La disparition, le 31 décembre prochain, des tarifs réglementés de vente en électricité pour une fraction importante de la clientèle non résidentielle aura été un des évènements marquants de l’année.

 

Bien que la presse ne s’en soit fait que rarement l’écho, la fin des « TRV » aura mobilisé tout au long de l’année 2015 une bonne partie de l’écosystème : fournisseurs, clients, gestionnaires de réseau.

 

Du côté des fournisseurs et des gestionnaires de réseau, le basculement des clients en offre de marché aura nécessité une remise à plat des systèmes d’information et une mobilisation sans précédent des équipes commerciales.

 

Du côté des clients, le travail de préparation a également été important, en particulier pour les entreprises dont la totalité des sites basculait des TRV en offre de marché.

 

La baisse des prix de marché en décembre dernier a constitué une bonne surprise et généré, chez la plupart de ceux qui ont quitté les TRV, un gain inattendu. Alors qu’il y a un an, la fin des TRV était synonyme d’augmentation de la facture d’électricité, la baisse des prix de marché a changé la donne en permettant à de nombreux clients de signer dans des conditions favorables.

La baisse des prix pose en creux la question du devenir de l’ARENH, dont le prix actuel est décorrélé des prix de marché.

L’ARENH ayant cessé pour le moment de jouer son rôle de protection contre la volatilité des prix de marché, les entreprises sont invitées à faire évoluer leurs politiques d’achat et de gestion des risques.

 

Dès le 1er janvier 2016 et sauf si les prix de l’électricité se remettent à grimper, les entreprises françaises se retrouveront dans une situation comparable à celle que connaissent leurs homologues européens : exposées à la volatilité des prix de marché, leur capacité à « bien acheter » aura un impact direct sur leur compte de résultat et leur compétitivité.

 

A cet égard, les entreprises françaises, à l’exception des plus grandes d’entre elles, souffrent d’un déficit d’expérience par rapport à leurs concurrents européens. En dehors de France, les entreprises ont depuis 15 ans l’expérience des marchés dérégulés. Que l’expérience soit plaisante ou non, les directions des achats, les directions industrielles, les directions financières ont pris le taureau par les cornes et mis en place des stratégies, des process, des organisations afin de gérer au mieux la situation.

 

Les entreprises françaises doivent tourner la page. Demain, les gains ne viendront plus d’un changement réglementaire mais de leur capacité à gérer au mieux le nouveau contexte.

 

Le nouveau contexte exige tout d’abord de considérer ce que signifie « bien acheter l’énergie » dans un cadre de marché dérégulé. La performance cesse en effet d’être une performance en valeur absolue pour devenir une performance en valeur relative : bien acheter, c’est acheter mieux (mieux que ses concurrents, à un moment plus propice, etc.). Ce changement de perspective est, d’expérience, déroutant. Il est toutefois indispensable sauf à placer l’acheteur dans une situation impossible : héros quand les prix baissent, il est mis aux piloris quand le marché se retourne.

 

Le nouveau contexte exige ensuite un bon niveau de coordination entre les différentes parties prenantes au sein de l’entreprise : les achats, la direction financière, les sites, la direction industrielle. Le pilotage de la consommation et la compréhension de ce qui se passe dans les sites sont des paramètres clés à intégrer dans l’acte d’achat entendu au sens large. Le rôle de l’acheteur d’énergie est donc appelé à s’enrichir et son positionnement en fait un futur chef d’orchestre, un energy manager.

 

Le nouveau contexte exige enfin de clarifier les enjeux. L’énergie est dans certains secteurs d’activité un sujet essentiel, dans d’autres un sujet important, certes, mais qui ne justifie pas d’y consacrer le niveau de ressources que la complexité du sujet exige. C’est au management de trancher et de faire le choix de gérer en interne ou de confier la gestion des achats d’énergie à un tiers. Ce choix est déterminant, comme le montre ce qui se passe dans les marchés plus mûrs de l’Europe du nord.

 

Une chose est certaine toutefois : l’absence de gestion, qu’elle soit internalisée ou externalisée, sera sanctionnée à terme. Les entreprises françaises sont donc à la croisée des chemins.

 

 

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