Ancien élève de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole Nationale des Ponts & Chaussées, Xavier Caïtucoli a exercé différentes fonctions de direction opérationnelle au sein du groupe LVMH. Il a ensuite cofondé Direct Energie avec Fabien Choné en 2003, et en est, depuis cette date, le Président Directeur Général.

 

Premier acteur alternatif français de l’énergie, Direct Energie se positionne comme l’énergéticien du XXIème siècle en mettant au cœur de sa stratégie, la satisfaction de ses clients, l’innovation et le développement des énergies d’avenir. Présent en France (métropolitaine et DOM-TOM) et en Belgique, le groupe fournit en électricité et en gaz plus de 2.6 millions de sites clients résidentiels et non résidentiels. Direct Energie est également producteur d’électricité grâce à des moyens de production renouvelables (éoliens terrestres, solaires, hydrauliques, biogaz) et conventionnels (cycles combinés au gaz naturel), implantés sur tout le territoire.

En 2017, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 1 966 M€.

 

 

 

Le Point de vue de Xavier CAITUCOLI

 

L’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH) a été mis en place, en France, en 2010 avec deux objectifs clairs : permettre, d’une part, à tous les consommateurs, quel que soit leur fournisseur, de bénéficier de la compétitivité de la production nucléaire historique ; et corriger, d’autre part, un déséquilibre de concurrence entre les fournisseurs alternatifs et l’opérateur historique, producteur nucléaire en monopole.

 

A l’heure où l’opérateur historique reste encore en position dominante sur le marché français de la fourniture, l’ARENH demeure évidemment essentiel pour le maintien de conditions économiques équivalentes entre EDF et les fournisseurs alternatifs dans l’accès à la production d’électricité nucléaire historique.

 

Or, un projet de réforme du gouvernement actuellement en discussion revient sur l’équilibre général du dispositif et dégrade très fortement le bénéfice de l’ARENH pour la concurrence et donc in fine pour les consommateurs.

 

En effet, en prévoyant des guichets de nomination d’ARENH très en amont de la période de livraison, avec des incertitudes sur l’attribution ou non de volumes par guichet, le projet de réforme vient accroître le manque de visibilité pour les fournisseurs et consommateurs. Il remet également en cause le principe même du plafond à 100 TWh en instaurant un système de pertes de droits. Cette réduction implicite du plafond, qui va de facto priver certains consommateurs d’ARENH, est contraire à l’esprit initial du dispositif tel que validé par la Commission européenne, et surtout totalement incohérente avec la réalité du marché. Ainsi, aujourd’hui, au regard des prix de marché très élevés et du développement de la concurrence sur tous les segments, le plafond actuel de l’ARENH à 100 TWh nécessite déjà d’être revu à la hausse pour pouvoir répondre aux futures demandes.

 

Direct Energie est, par conséquent, favorable à une réforme urgente concernant le niveau d’ARENH disponible chaque année pour les consommateurs français, car ces derniers doivent pouvoir continuer à bénéficier de la compétitivité du nucléaire historique quel que soit leur fournisseur d’électricité. Et c’est pour cette même raison que nous sommes, dans le même temps, fermement opposés aux évolutions proposées actuellement sur les modalités de souscriptions de l’ARENH.

 

A plus long terme, pour en finir avec les éternelles tentatives de remise en question de ce dispositif, il sera nécessaire de faire en sorte que tous les fournisseurs, y compris EDF, soient soumis au même mécanisme. Ainsi, EDF commercialisateur devrait, à l’instar, de ses concurrents, et dans les mêmes conditions, devenir demandeur d’ARENH. Ce n’est qu’à cette seule et unique condition que l’on pourra enfin garantir de réelles conditions économiques équivalentes entre le fournisseur historique et les fournisseurs alternatifs dans l’accès à la production nucléaire.