Notre ambition : devenir un partenaire de référence au service de la transition énergétique

Spécialiste des solutions énergétiques intégrées, E.ON  conçoit, finance, réalise et optimise les actifs de consommation et de production d’énergie et accompagne ses clients industriels dans leurs objectifs de développement durable et de performance ainsi que les villes dans leurs engagements de protection du climat et de mobilité électrique.

Rencontre avec Guenther SCHNEIDER, président de sa filiale française.

Quelle est la stratégie de développement du groupe E.ON ?

Leader historique du secteur de l’énergie en Allemagne, le groupe E.ON a rapidement choisi de se positionner sur le marché européen (Royaume-Uni, Scandinavie, France, Italie, Europe de l’Est).

A la suite de l’accident de Fukushima, dans le cadre d’une réflexion plus large sur la transition énergétique en Allemagne et partant de la conviction que le modèle historique des énergéticiens était obsolète, nous avons totalement redéfini notre stratégie. C’est ainsi que nous avons pris la décision, il y a 4 ans, de nous séparer de l’activité de production centralisée conventionnelle (centrales à charbon, gaz…) pour nous concentrer essentiellement sur le « nouveau monde de l’énergie » en construction autour de 3 piliers : les énergies renouvelables, les réseaux de distribution et les solutions énergétiques orientées vers nos clients. En France, nous avons fait le choix de développer en premier lieu nos solutions pour le segment B2B.

Notre expérience de la transition énergétique telle qu’elle se déploie en Allemagne structure ces engagements. Nous observons que nos clients ont intégré combien la question énergétique est devenue un levier stratégique de leur activité. Tous aspirent désormais à être bien plus proactifs et cherchent des partenaires à même de les accompagner sur ces enjeux. Parallèlement, la digitalisation offre désormais la possibilité de développer des modèles économiques bien plus innovants.

« Nous apportons des solutions clés en main de production décentralisée et d’efficacité énergétique que nous finançons et pour lesquelles nous portons un engagement de résultat »

Quels sont les axes de déploiement de vos solutions ?

Si nos clients sont attentifs à nous confier la mise en œuvre de solutions d’économie d’énergie les plus performantes économiquement, ils sont aussi sensibles à des problématiques bien plus larges dans lesquelles nous nous inscrivons.

En effet, par-delà l’affichage, les objectifs de développement durable sont devenus un enjeu stratégique et certains de nos clients se voient confrontés à la demande de leurs propres clients de les voir respecter des objectifs précis en la matière. C’est notamment le cas dans l’industrie automobile où certains constructeurs veulent inclure, en vue de l’optimiser, leur bilan carbone sur l’ensemble de leur chaine de valeur.

Pour sécuriser leur approvisionnement et en maîtriser le coût, d’autres de nos clients optent pour nos solutions de production locale d’énergie sur site qui garantissent la continuité de leur fourniture tout en les protégeant de la volatilité des marchés. Enfin, l’optimisation de leurs actifs de consommation énergétique permet également d’améliorer les conditions de travail de leurs salariés ou d’accueil de leur clientèle c’est notamment le cas par la modernisation de l’éclairage ou des systèmes de traitement d’air. À la gare du Nord, à Paris, la plus grande gare d’Europe, nous avons rénové pour le compte de la SNCF une partie des éclairages des quais du Transilien en portant nous-mêmes l’investissement. Nous avons conçu et fourni l’installation clé en main avec le double objectif de financer le projet par les économies d’énergie sur lesquelles nous nous sommes engagés et d’améliorer les niveaux d’éclairement renforçant ainsi le sentiment de sécurité et de bien-être des usagers.

Comment se déroule la structuration des projets ?

Nos clients industriels disposent d’une bonne connaissance de leurs possibilités d’optimisation énergétique mais rarement des moyens nécessaires pour les mettre en place qu’il s’agisse des ressources humaines pour mener les projets ou des capacités financières parce que choix a été fait de porter prioritairement l’investissement sur l’outil de production.

Nous leur apportons des solutions clés en main de production décentralisée et d’efficacité énergétique que nous finançons et pour lesquelles nous portons un engagement de résultat. Nous combinons ainsi expertise technique d’ingénierie et de gestion de projet, connaissance des marchés de l’énergie et compétence en matière de structuration financière pour proposer à nos clients des solutions sur mesure qui répondent précisément à leurs besoins.

Ainsi, par nos solutions énergétiques intégrées, nous garantissons à nos clients de réaliser des économies d’énergie et d’obtenir réduction des coûts et performance, tout ceci sans nécessité de mobiliser leur capacité d’investissement.

Quels exemples concrets pouvez-vous en donner ?

Nous appliquons ce type de modèle auprès de clients tel ArcelorMittal pour qui nous avons réalisé, sur une halle industrielle de 120 000 m2 du site de Florange, un grand projet de rénovation d’éclairage. A la clé, une économie de 2,7 GWh par an d’électricité. Nous y avons aussi mené un projet de récupération de chaleur fatale sur les fumées d’un four de galvanisation qui permettra d’économiser 16 GWh par an de gaz naturel. Il nous a fallu mener ces chantiers en site occupé, pendant les heures de production, des contraintes que nous avons su intégrer à nos travaux.

« Autre exemple des perspectives ouvertes par la digitalisation et le big data : nous avons conclu un partenariat avec Blue Enerfreeze, société de service spécialisée dans la production de froid pour le compte d’acteurs de la Supply Chain sous température dirigée, fournisseur de plus de 140 plateformes et entrepôts en France et bientôt en Europe. Dans le cadre de l’optimisation énergétique de leur production de froid, nous avons développé une solution digitale à même d’analyser et de valoriser divers types de données numériques. L’algorithme d’optimisation développé par E.ON prend en compte les contraintes opérationnelles et le prix de l’électricité sur le marché afin de proposer un programme optimisé d’exploitation du groupe froid pour en réduire le coût énergétique. L’équipe de notre centre de management énergétique (EMC) se connecte ainsi aux installations à distance une fois par jour afin de proposer un programme d’exploitation optimisé. 7.000 sites à travers l’Europe sont ainsi connectés à nos EMC et optimisés à distance, qu’il s’agisse d’enseignes de commerce comme Marks & Spencer ou d’immeubles de bureau en région parisienne.

Les usines également sont riches de données informatiques que l’on peut collecter, analyser et combiner afin de les exploiter pour optimiser les modes de production des machines, une option bien différente d’une simple intervention sur l’éclairage ou la ventilation.

Quels sont les freins à lever pour engager ce type de partenariat ?

Jusqu’à présent les clients étaient plutôt réticents à ce que l’on intervienne sur leur processus de production et leurs machines. Ils recherchaient en premier lieu des partenaires pour optimiser les utilités de leurs sites telles que l’éclairage, le chauffage ou la ventilation. Or, désormais, les clients sont de plus en plus favorables à l’idée de confier à des partenaires l’optimisation énergétique de leur process de production même.

Travailler avec des partenaires externes sur les outils du poste de production nécessite un haut niveau de confiance, raison pour laquelle nous avons fait évoluer le rapport traditionnel client / fournisseur vers une relation partenariale inscrite dans la durée. Cette relation de confiance nécessite un alignement et une communication assez importante avec le client et s’appuie sur des intérêts communs pour optimiser et améliorer l’existant et développer de nouvelles solutions de long terme. C’est ainsi que pour ArcelorMittal, nous nous sommes engagés sur des périodes qui vont de 5 à 10 ans, ce qui fait d’E.ON un partenaire important des thématiques énergétiques. Enfin, outre le fait de porter la responsabilité de notre solution technique, la décision de prendre le risque d’investir sur notre bilan durablement sur leur site renforce le lien qui nous unit à nos clients.

Plus largement, vos solutions s’inscrivent dans les préconisations du développement durable …

Effectivement, les actions que nous déployons activement en France se trouvent au cœur de la transition énergétique en cours en Europe et dessinent un nouveau profil d’énergéticien qui a pour ambition d’accompagner les clients dans la réalisation de leurs objectifs de performance et de développement durable (réduction de leurs factures énergétiques et de leur empreinte carbone).

Nous essayons ainsi de travailler sur ces grands thèmes avec des clients B2B mais également avec les villes afin de les accompagner par exemple dans la mise en place d’écoquartiers. C’est le cas à Malmö en Suède où E.ON s’est engagée à couvrir complétement les besoins énergétiques de la ville à partir d’énergie renouvelable dès 2020. Nous ambitionnons là encore de devenir un partenaire des municipalités en mettant en place des solutions qui permettront de remplir certains objectifs telle que la neutralité carbone car nous savons qu’il faut jouer sur tous les terrains pour participer à la transition énergétique.

Dans notre réorganisation stratégique, nous avons cherché à identifier les défis qui poussent la transition énergétique pour structurer notre offre vers ses porteurs. En ce sens, dans un contexte « d’ère urbaine » nous cherchons à nous intégrer le plus en amont possible dans les projets de villes durables et d’écoquartiers et à monter des partenariats, soit avec les collectivités, soit avec les développeurs de projets immobiliers, pour les accompagner sur la dimension énergétique en finançant des solutions énergétiques comme des réseaux intelligents de chaleur renouvelable et de récupération. Nous voulons, quel que soit le profil de nos clients, les décharger des problématiques énergétiques et les porter pour eux dans des modes de partenariats très divers. Une structuration qui leur permet de créer de la valeur sur leur cœur de métier plutôt que de mobiliser des ressources humaines et financières sur des sujets annexes.

Enfin, nous travaillons sur le secteur de la mobilité électrique avec l’installation d’un réseau complet de bornes de recharge ultra-rapides entre la Norvège et l’Italie. Nous avons le projet d’en installer près de 40 d’ici 2020 sur le réseau autoroutier français.

La mobilité électrique est aujourd’hui encore très confinée aux milieux urbains, l’idée est de pouvoir interconnecter les métropoles et d’accélérer l’accroissement de cette mobilité en contribuant à l’émergence d’une autoroute électrique européenne. L’ensemble de ces projets montre avec quelle conviction nous avons engagé notre propre mutation vers ce nouveau monde de l’énergie, décentralisé, décarboné et digital, en quittant notre statut d’acteur de la production électrique traditionnelle pour devenir un partenaire de référence au service de la transition énergétique.

 

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